Hammam Seffraine Fez, Crédit d’image: Dr Magda Sibley

Ce projet d’impact et d’engagement répond à de nouveaux développements, pertinents pour un précédent projet financé par AHRC (AH / D503019 / 1) au cours duquel les bains publics historiques ouverts (hammams) de nombreuses villes du patrimoine d’Afrique du Nord ont été étudiés et documentés. Ces recherches précédentes ont mis en évidence le rôle crucial des hammams du patrimoine dans les villes historiques du Maghreb pour fournir des services d’hygiène et de bien-être abordables aux moins riches. Cependant, de nouveaux défis menacent leur survie aujourd’hui, parmi lesquels l’augmentation des coûts du carburant (bois ou diesel) et de l’eau. Plus précisément, ce projet s’attaque à de nouveaux problèmes apparus lors de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP22, tenue à Marrakech en 2016, lorsque les hammams marocains ont été présentés comme des contributeurs majeurs à la pollution de l’air, à la déforestation, à la perte des écosystèmes, ainsi qu’à la consommation élevée d’eau et au gaspillage.

Il a été estimé à la COP22 que le Maroc compte au moins 12 000 hammams fonctionnant avec des fours vernaculaires à bois. Étant donné que chaque hammam consomme en moyenne 1,5 tonne de bois et entre 60 à 120 mètres cubes d’eau par jour, leur impact environnemental cumulé n’est pas négligeable. En plus d’être le pays où le plus grand nombre de hammams patrimoniaux fonctionnels a été trouvé par des recherches antérieures, au Maroc, la fourniture d’un espace suffisant pour les hammams est nécessaire pour construire de nouveaux quartiers résidentiels selon les réglementations locales d’urbanisme. Chaque hammam reçoit en moyenne une centaine de clients par jour et le même hammam opère des quarts de travail quotidiens différents pour les hommes et les femmes, employant des équipes de personnel féminin et masculin à différents moments de la journée ainsi que du personnel travaillant dans la zone du four. Par conséquent, l’amélioration des conditions internes peut avoir un impact cumulé significatif également sur la santé et le bien-être des Marocains qui utilisent régulièrement les hammams.

Ce projet vise à faciliter l’accélération des transitions écologiques dans les hammams marocains (patrimoniaux et nouvellement construits). À cette fin, des réseaux d’acteurs régionaux clés seront créés à Rabat, Fès et Marrakech, en s’engageant de manière créative dans la communication et la coproduction de stratégies intégrées pour des actions intersectorielles coordonnées pour: la transition énergétique, l’amélioration des conditions intérieures ( (santé, sécurité et bien-être) pour les travailleurs et les utilisateurs, ainsi que la consommation et le recyclage responsables de l’eau.

Un certain nombre de solutions techniques existent pour résoudre les problèmes énergétiques, allant des fours améliorés sur mesure (produits localement par l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique) aux chaudières à haut rendement et à pollution minimale, en utilisant des produits de biomasse produits localement (par exemple, des résidus d’olive ou Presses à huile d’argan) ainsi que des systèmes hybrides plus sophistiqués combinant des chauffe-eau solaires et des chaudières à biomasse à haut rendement. Il est possible d’améliorer la santé, la sécurité et le bien-être des travailleurs et des utilisateurs du hammam dans les espaces du hammam en introduisant autant de lumière naturelle et de ventilation que possible, ce qui réduit les risques d’incendie et d’accidents (des études antérieures sur les hammams ont identifié un manque de lumière naturelle) dans les espaces de baignade, car le système d’éclairage naturel vernaculaire d’origine avait été rendu superflu). De plus, une consommation d’eau et un recyclage réduits peuvent être encouragés en soutenant son utilisation responsable avec des systèmes efficaces de drainage et de recyclage de l’eau.

Ce projet vise à favoriser un accès équitable au développement durable, via l’amélioration de la santé et du bien-être, l’air pur, l’utilisation durable de l’eau, une consommation d’énergie abordable, fiable et durable au Maroc, mais vise également à donner l’exemple aux autres pays d’Afrique du Nord. Il est soutenu par six partenaires non universitaires, comprenant des organisations nationales gouvernementales et non gouvernementales, une organisation de développement international, une coopérative locale de biomasse et un producteur local de chaudières à biomasse sur mesure. Diverses tentatives non coordonnées ont été faites par des organisations nationales et internationales d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique pour faciliter les transitions énergétiques dans le secteur du hammam. Ces organisations comprennent l’AMEE, la GTZ allemande et l’Agence française de développement (AFD) avec le GERES. Cependant, on estime aujourd’hui que seuls 67 des 12 000 hammams ont fait des progrès dans le changement de combustible: une progression très lente malgré les nombreux efforts nationaux et internationaux.

De solides relations de travail avec différentes parties prenantes au Maroc sont essentielles au succès du projet, il bénéficie donc de la collaboration à long terme du chef de projet avec les parties prenantes locales dans la recherche appliquée précédente (par exemple, le développement de stratégies de rénovation pour la lumière du jour dans les bâtiments de hammam, intégration d’un anneau solaire innovant fournissant un éclairage LED solaire hors réseau pour les espaces de baignade du hammam).

Cardiff University
(responsable de la recherche)
ENAM
(partenaire académique)
Financement de la recherche
AMEE
(partenaire)
Coopérative ISTIJMAME WARAHA
(partenaire)
Architecture and Development
(partenaire)
Fédération des propriétaires et gérants de hammam Maroc
(partenaire)
ICT Environment
(partenaire)
Architecte Rachid Haloui
(partenaire)